Être nomade, c’est jouir de ce que la vie a de plus merveilleux à nous offrir. Tous les jours, on visite de nouveaux endroits, on rencontre de nouvelles personnes, on s’émerveille de ce que la Terre a de plus beau à mettre sur notre chemin. C’est la liberté. C’est la vie puissance dix.
Mais, quand la mort frappe, cette liberté semble parfois dégoûtante et même révoltante.
Après la brûlure de Zachary et ma mésaventure à l’hôpital, j’ai vécu dans les derniers jours, le second événement qui m’a fait regretter ma nouvelle vie soi-disant de rêve.
Perdre un être cher c’est surement la chose la plus dure et triste que nous puissions vivre. Imaginez alors quand cela survient alors que vous êtes à des milliers de kilomètres et, qu’une personne qui est chère pour vous, quitte ce monde sans avoir la chance de lui faire vos adieux.
Lorsque nous avons quitté pour l’aventure, en juillet dernier, je savais que ma tante Monique était malade. Elle souffrait de cette vicieuse et déroutante maladie qu’est l’Alzheimer. Peu de temps avant notre départ, elle avait été placé dans un centre de soins de longue durée car elle n’était plus capable de rester seule chez elle.
Je savais que son état pouvait s’aggraver et qu’elle décède pendant que j’étais à l’étranger mais je me disais qu’elle allait relativement bien et que ça n’allait pas arriver.
Ma mère, ma soeur et ma grand-mère se relayaient quasi quotidiennement pour lui rendre visite et ils me donnaient régulièrement les dernières nouvelles à propos de sa santé. C’était stable sans plus.
La semaine dernière, tout a changé. Les nouvelles étaient moins bonnes. Ma tante est tombée dans la salle de bain et elle a du être transportée à l’hôpital pour obtenir des soins. Elle avait perdu connaissance en se cognant la tête et des saignements mystérieux nous laissaient penser au pire.
Le samedi 10 février dernier, quelques jours plus tard, les fameux saignements localisés à l’intérieur de son abdomen ont causé, comme un effet de domino, un arrêt respiratoire. Fort heureusement, le personnel soignant a été en mesure d’éviter le pire et elle fut transférée aux soins intensifs.
Pendant que ma famille se rendait à l’hôpital pour l’accompagner dans les derniers moments de sa vie, moi, je marchais sur la plage avec mon petit garçon et mon homme. Le vague à l’âme, je tentais de profiter du moment mais je me sentait si mal de vivre ces magnifiques moments alors qu’au loin, ma tante, cette femme merveilleuse, était sur le point de s’éteindre.
Ma famille vivait l’un des moments les plus tristes de leurs vies et moi j’étais impuissante.
J’aurais bien sûr pu demeurer à la maison, me morfondre et attendre que le pire survienne mais cela n’aurait tellement rien changé. Pourtant, je me sentais mal quand même. J’étais présente à ma façon en suivant les nouvelles par textos.
J’aurais tant aimé pouvoir être auprès d’elle mais qu’est ce que j’aurais pu faire de plus? Je ne sais vraiment pas.
Au lieu d’envoyer des fleurs, j’ai envoyé de l’argent à ma mère pour qu’elle achète des petits repas cuisinés d’avance pour toute la famille. Après tout, qui a le gout de prendre le temps de cuisiner dans ces temps-là? Et, bon, c’est meilleur que du fast-food!
J’ai également fait un don à la Société Alzheimer et je vous invite à faire de même.
Le 12 février 2018, à 00:24, un ange a quitté notre monde entouré des gens qu’elle aimait et chérissait, sauf moi…
Adieu ma tante!
Bisous, je t’aime!